Deux blessés sont arrivés au sommet du Mont Blanc!
Le dimanche 27 juin Guillaume et Thomas, deux militaires blessés, ont fini leur ascension du Mont Blanc. Il fallait bien le toit de l’Europe pour qu’ils fassent entendre la force de leur détermination. Plus qu’une sortie entre copains, cet événement est un message d’espoir pour eux et pour tous les militaires blessés.
La blessure militaire est reconnue et prise en charge mais elle reste synonyme d’« invalidité ». Or la blessure n’éteint pas la vocation ; la volonté de servir demeure bien souvent intacte. Mais revenir dans les armées après une blessure, retrouver toute sa place n’est pas forcément chose aisée. C’est cette frustration qui a donné à Guillaume l’énergie de se lancer un défi : réussir l’ascension du Mont Blanc.
En 2010, Guillaume s’engage dans l’armée en tant que sous-officier et est affecté au 121ème régiment du Train de Montlhéry. Pendant neuf ans, il participe à des opérations extérieures. Mais le 28 juin 2016, au Mali, le sergent-chef fait partie d’un convoi de ravitaillement. Un engin explosif improvisé lui arrache le grand fessier, une partie du nerf sciatique, lui fracture le fémur et le bassin. « Arrivés à Kidal, envoyé au bloc, nos chirurgiens m’ont très vite opéré et placé en coma artificiel, comme j’étais très touché. Un peu plus tard, j’étais rapatrié via un Falcon médicalisé jusqu’à l’aéroport de Villacoublay afin d’être acheminé et soigné à l’hôpital des armées de Percy. J’ai été six jours dans le coma, mais j’avais besoin de dormir. » raconte-t-il au Progrès.
Les opérations chirurgicales s’accumulent, la rééducation est longue, la dépression guette. A Percy, Guillaume reçoit la visite de ses camarades mais aussi d’une bénévole de Solidarité Défense. Être entouré et pouvoir discuter librement lui permettent de tenir. Les stages de la CABAT et de Terre Fraternité le remettent en selle. Guillaume est désormais affecté à Lyon, à l’état-major de la Zone Sud Est.
Avec l’appui de de l’Etat-major de la Zone de défense Sud-Est et de la brigade de montagne, le soutien de la CABAT, Guillaume et Thomas se sont préparés depuis le mois de mars. Trois mois de préparation physique et technique et dix jours intenses dans le massif du mont Blanc.
Pour lui, les « valides » ne doivent pas être les seuls à mener des actions au profit des blessés. Les blessés peuvent aussi faire pour les blessés : « il faut qu’on fasse, on est capable, on a envie ». L’ascension du Mont Blanc par Guillaume et Thomas est bien plus qu’une ascension entre copains, il s’agit d’un message qui s’adresse à tous les blessés. C’est une journée pour les blessés, par les blessés. Le message est clair : « Autorisez-vous le droit de rêver, ne vous mettez pas de barrières ».
Guillaume et Thomas ont fait le choix d’associer leur effort à Terre Fraternité, qui les ont beaucoup aidés dans leur reconstruction, mais aussi à Solidarité Défense parce que Solidarité Défense aide tous les blessés, quelle que soit leur armée d’appartenance. Terre, Air, Marine ou gendarmerie, les blessés méritent tous une aide, une voix et un avenir de choix.