Un exosquelette autoporté, fabriqué en France par la société Wandercraft, a été livré en juin à l’Institution nationale des Invalides (INI) au bénéfice des militaires atteints de paraplégie, hémiplégie ou tétraplégie après une lésion de la moelle épinière. Cet outil de rééducation innovant permettra d’améliorer le processus de reconstruction des militaires blessés.
Après une phase de formation des personnels médicaux, l’exosquelette a été mis en service au mois de septembre. Nous avons la chance d’assister à une démonstration de son utilisation par l’équipe soignante du Dr Laurence Mailhan, spécialisée en rééducation.
Cet exosquelette révolutionnaire apporte des innovations majeures : il permet le demi-tour autonome, la marche sur le côté ou en arrière, rend possible la levée et l’assise autonomes du patient, qui n’a plus besoin ni de béquille ni de déambulateur pour se déplacer, et retrouve ainsi une forme d’autonomie. La vie quotidienne, mais aussi la santé des blessés s’en trouveront améliorées : prévention des troubles digestifs et cardiovasculaires, préservation de la densité osseuse, renforcement respiratoire et musculaire, atténuation des douleurs neurologiques…
Nous remercions Emmanuel Réau pour la réalisation de ce documentaire qui montre le fonctionnement de l’exosquelette et donne la parole à quelques-uns de ses utilisateurs sur leur ressenti.
Lors de la présentation de l’exosquelette aux journalistes de l’AFP (Agence France Presse), nous avons pu nous entretenir avec le commandant Stéphane, représentant des pensionnaires de l’INI et membre de son conseil d’administration, à propos des effets psychologiques du retour à la verticalité. Lourdement blessé en opération en 2012 et hospitalisé en rééducation à Percy pendant un an − « un quotidien gris » − selon sa formule, il vit d’abord comme « un fait marquant de regarder les gens dans les yeux, sans lever la tête ». « Depuis dix ans, assis ou couché, je ne vois que mes pieds », nous confie-t-il. Ensuite, « un outil comme l’exosquelette venant en complément des séances de kinésithérapie et d’ergothérapie sort le patient de sa routine rééducative et permet des progrès plus rapides [car] l’équilibre et la plasticité cérébrale sont favorisés par la verticalisation ». Enfin, « mettre aujourd’hui un exosquelette dans une structure telle que l’INI, c’est lui mettre un pied dans la modernité thérapeutique », souligne-t-il. « Faire profiter les blessés de l’exosquelette aussi vite que le permet leur état leur évite de perdre le contact avec la verticalité » conclut le commandant, un bénéfice psychologique incommensurable dans un parcours de rééducation presque toujours long et difficile.
Solidarité Défense est donc fière et heureuse d’inscrire l’exosquelette Atalante, issu des connaissances scientifiques et technologiques les plus pointues, dans la vénérable histoire de l’INI, dont la vocation originelle est de prendre soin du monde combattant en reconnaissance du service rendu.
La presse en parle :
La République des Pyrénées : https://www.larepubliquedespyrenees.fr/societe/afp/aux-invalides-des-militaires-blesses-peuvent-remarcher-a-l-aide-d-un-exosquelette-12943889.php
L’actu Paris : https://actu.fr/societe/paris-aux-invalides-des-militaires-blesses-peuvent-remarcher-a-l-aide-d-un-exosquelette_55142291.html